Opel Antara 2.0 CDTI: Ne dites pas qu'il ressemble à l'autre…
Non, ne dites pas qu'il est le jumeau du Chevrolet Captiva ! D'ailleurs, ce serait faux. Son cousin germain à la rigueur, car leurs différences en design, en longueur, en habitabilité et en présentation intérieure les distinguent réellement.
C'est début 2007 que l'Antara fera officiellement ses premiers tours de roues sur nos routes et (peut-être) en dehors. 2007, ce sera 15 ans tout ronds après le lancement d'un autre 4x4/SUV avec lequel Opel avait rencontré un très beau succès commercial et même lancé les prémices d'une mode, le Frontera.
L'Antara n'aura pas la tâche aussi facile que ne l'eût le Frontera. Car depuis, la concurrence s'est faite féroce. Cela étant dit, il arrive sur le marché avec une excellente préparation au combat. Première étape: bien choisir son positionnement. Dans le monde automobile actuel, se tromper de cible est peut-être la plus fatale des erreurs. Par exemple, si l'Antara avait voulu la jouer "beaucoup pour pas cher", il aurait rencontré ceux qui jouent à cela mieux qu’il ne pourrait prétendre : les Coréens, dont son cousin Chevrolet. Et s'il avait louché vers le haut de gamme, ceux qui portent leur regard vers BMW, Mercedes ou Land Rover n'auraient même pas posé les yeux sur lui. Il lui faut donc passer entre les deux. Son terrain à lui, ce sont les 25-35 qui gagnent bien leur vie sans être cadres supérieurs et n'ont pas encore la carte famille nombreuse. Leur véhicule va leur servir dans la vie de tous les jours autant que dans les loisirs "outdoor" et, surtout, ils veulent que ce véhicule ait une image un peu flatteuse. Les SUV coréens ne sont donc pas vraiment leur tasse de thé même s'ils les savent de bonne qualité. Mais une marque "bien de chez nous", ils préfèrent. Et quand on cherche des SUV de cette taille en Europe, on ne trouve que le Land Rover Freelander.
En résumé? Excellent positionnement et excellent timing pour l'Antara. Reste à voir si les qualités seront là pour convaincre…
Envie de bien faire
Première chose à répéter: l'Antara n'est pas une copie carbone du Chevrolet Captiva. Si les deux engins ont bien été développés en parallèle pour tout le côté technique, leurs chemins se sont séparés dès le stade de la mise en forme et de l'intention à donner dans le look et l'habitacle. Un peu comme le Touareg et le Cayenne, à un autre niveau ! L'Antara est donc plus court que son cousin. Normal, l'Opel n'a pas l'intention (en tout cas ce n'est pas à l'ordre du jour) de se présenter en version 7 places. Les proportions de l'Antara sont donc plus râblées, plus athlétiques. Esthétiquement, si la ressemblance est évidente, une foule de détails permet cependant de reconnaître l'Antara, à commencer par une face assez soignée, robuste mais pas sans finesse. Mais c'est surtout dans l'habitacle que l'Opel se démarque et affirme son statut, ses ambitions plus chics. Avec l'Antara et son cousin, le groupe GM n'a pas commis l'erreur commise en général lorsqu'un grand groupe développe un véhicule pour deux ou plus de ses marques: un petit effort sur le design extérieur, un badge différent et zou, roulez jeunesse ! Bonjour l'affirmation de personnalité… L'Antara a donc son propre habitacle, avec ses matériaux de prédilection, son look flatteur, ses teintes bien harmonisées et surtout sa qualité perçue digne de ce que fait Opel depuis quelques temps. Tout, donc, du pédalier au ciel de toit en passant par la planche de bord, le volant et le bourrage des sièges, est spécifique. Celui qui paiera pour l'Opel n'aura pas l'impression d'avoir raté un épisode en voyant le Chevrolet de son voisin. Excellent point.
Parties communes
Revenons-en maintenant à ce qui est partagé par les deux membres de la famille GM : tout le côté technique. Sous le capot de l'Opel, on retrouve le choix de trois groupes motopropulseurs. Deux moteurs essence: 4 cylindres 2.4 avec boîte manuelle 5 ou V6 3.2 avec boîte auto 5. Et aussi un turbo diesel common rail, 4 cylindres, associé avec la boîte manuelle 5 ou l'automatique 5 en option.
Pas besoin d'être devin pour savoir que le diesel va rafler la quasi-totalité des ventes, donc c'est sur lui que nous nous attarderons. Et nous faisons bien ! En effet, n'ayant encore personnellement pas essayé le Chevrolet, je n'attendais pas grand-chose du 2.0 CDTi signé par le motoriste italien VM. Or dès le premiers kilomètres, j'ai été surpris de constater que ce moteur n'a que très peu à envier aux moulins produits par certains grands constructeurs. Assez silencieux (d'autant que l'Antara est plutôt bien insonorisé), onctueux et plein d'allant lorsqu'il est lancé, il donne au SUV Opel l'aisance sur la route qu'on est en droit d'attendre. Ou presque. Car si le couple maxi de 320 Nm (beau chiffre!) est annoncé à 2.000 tr/min, force est de constater que pas grand-chose ne se passe sous 1.800 tours. Faute à la boîte? Faute aux 1.800 kilos ? Non, et nous venons de l'apprendre: faute aux normes Euro4 qui ont tendance à étouffer un peu les moteurs diesel dans les régimes où ils étaient avant elles très à leur aise. Bon, le tout c'est de le savoir et de ne pas hésiter à jouer du levier de vitesses. Les performances permettent alors de profiter largement d'un comportement routier joliment dynamique sur les parcours un peu sportifs. Mais pour un SUV, ce n'est pas tant sur la route que l'arrivée tardive du couple est gênante. Ce serait plutôt en dehors…
Hors-piste
Car oui, Opel nous a emmenés promener l'Antara dans les montagnes, nous faisant grimper des pistes descendues l'hiver par des skieurs. Pas du franchissement pur et dur quoiqu'une réelle épreuve tout de même pour la transmission intégrale, et surtout pour le moteur. Seule différence technique par rapport au Chevrolet, l'Antara est uniquement disponible en 4x4. Sa transmission intégrale est gérée par différentiel éléctro-hydraulique à double pilotage électronique et électromagnétique. En temps normal, l'Antara est une simple traction mais la force motrice est redirigée instantanément (jusqu'à 50% vers l'arrière) en cas de besoin. Pas de réelle prétention de 4x4 donc, mais de sérieux tout chemin. Et de fait, tandis que nous jouions au remonte-pente, la transmission semblait très bien gérer le parcours et ses (peu excessives) exigences. Le moteur lui, avait plus de mal. Même sur le deuxième rapport, il peinait parfois à tirer l'Antara vers le haut. Il fallait donc repasser en première plus souvent qu’à son tour. Et la boîte automatique n’arrange rien. Par contre, soulignons la qualité de l'amortissement: les plaies et les bosses des sentiers de montagne étaient très bien digérés. En tout cas nos vertèbres n'ont adressé aucun courrier de protestation !
les +
Détails soignés
Look réussi
Identité propre
les -
Couple étouffé par les normes Euro4
Boîte auto inefficace en tout chemin
conclusion
Comme beaucoup de ses semblables, l'Antara est avant tout conçu pour être apprécié en ville et sur route. Looké, dynamique et bien fini : un véhicule très bien élevé et propre sur lui qui va bénéficier de l'absence temporaire de concurrent européen.
(sources :
www.autotrends.be )